N.O.U.S = Nouveaux hOrizons de l'Utilité Sociale

L'eau ne s'use pas, ne se consomme pas... mais elle se salit !

 

 

En cours de rédaction

(mai 2023)

 

Les pesticides: ordre de grandeur

70 000 tonnes de pesticides* sont déversés annuellement en France sur environ 17 millions d'hectares (céréales, viti-horti-arbo-cultures, …), dilués par 800 mm en moyenne de précipitations (pluie, irrigations). Cela représente une pression polluante dans l'eau de l'ordre de 500 microgrammes de pesticides totaux par litre, soit 100 fois la norme pour qu'une eau soit potabilisable (5 microgrammes/l).

 

Si l'on regarde plus finement les superficies majoritairement utilisatrices de ces pesticides (arbo- et viti-culture), on aboutit à une pression polluante de l'ordre de 5 000 microgrammes/litre, ce qui signifie qu'on demande aux particules et microorganismes du sol et à l'atmosphère d'abattre, chaque année, 1 000 fois la pression polluante qu'on leur apporte. Et cela depuis plus de cinquante années.

* y compris les pesticides autorisés en agriculture biologique, comme le sulfate de cuivre.

 

 

 

Eau, jardins et nourriture

3000 litres d'eau par jour évaporés et 500 m2 de terre/an  pour nourrir un humain

 

 

A l'occasion de la journée mondiale de l'eau, le 22 mars 2013, une note de synthèse dresse un premier bilan du séminaire « eau et sécurité alimentaire en Méditerranée » (SESAME) qui s'est tenu les 21 et 22 février 2013 à Montpellier, en attendant un rapport plus complet prévu avant l'été:

 

 Chiffres marquants

3000 litres/jour (#1000 m3/an) : c'est la quantité moyenne d'eau utilisée (transpirée) par les plantes, nécessaire pour produire la nourriture d'un individu

on l’appelle “eau verte” car elle a été utile à la photosynthèse des plante, par opposition à “l’eau bleue” qui ruissell, va dans les rivières puis la mer

“L’eau grise“ est celle utilisée (et salie…) par l’activité humaine

Chiffres appliqués à un jardin amateur :

1000 m3 par an d'eau transpirée pour produire l'alimentation d'une personne (= 365 j x 2700 kCal = 1 million de Kcal/an /personne à produire), donc grosso modo,

il faut faire transpirer 1 millions de litres d'eau par an pour nourrir une personne,

 =  1 litre d'eau transpirée pour produire 1 Kcal végétale.

= 4 litres d'eau pour produire un gramme de sucre...

 

1 tomate dans un jardin = 150 g :

20 g de Matière sèche, soit 85 Kcal: il a donc fallu 85 litres transpirés pour produire une tomate !

130 g d'eau. Donc pour produire 1 g d'eau dans la tomate, il a fallu 100 litres/130= 600 g.

Il faut donc faire transpirer 600 g d'eau pour en "retenir" 1 g d'eau dans le fruit

 

Un jardin intensif produit environ 3 kg de produits frais au m² = 500 g de MS = 2000 Kcal/m²/an. Il faudrait donc 500 m² par an pour nourrir une personne. Un hectare intensif  peut nourrir 20 personnes

Donc, il faut faire transpirer 2 000 litres d'eau/m², donc arrosage + pluie doivent apporter au moins 3 000 mm (apportés en 6 mois de cycle végétatif = 500 mm par mois consommés par le jardin = 16 mm/jour !  

 

Un jardin intensif (4 kg de produits frais récoltés par m² et par an) consomme donc, en été, 16 litres/m²/jour (si la réserve du sol est faible, il faut donc apporter au moins 10 litres /m2/jour.

 

 

La photosynthèse obéit à des lois immuables, qui font que pour produire un kilo de matière sèche (on mesure la production alimentaire en matière sèche, l'eau contenue dans les aliments étant enlevée), la plante doit évaporer beaucoup d'eau. Environ 500 litres pour les plantes en C3 (presque toutes les plantes cultivées en Europe, blé, riz, fruits et légumes, légumineuses, pomme de terre, etc..), 300 litres pour les plantes à photosynthèse dites en C4 (comme le maïs, le sorgho, le mil, surtout des plantes tropicales), et environ 200 litres pour les crassulacées (les plantes "grasses", malheureusement non cultivées pour notre alimentation).  

 

https://www.plantes-et-eau.fr/documentation/etats-et-transferts-hydriques-dans-et-a-travers-la-plante/27-l-eau-et-le-metabolisme-carbone-c3-c4-cam-efficience-de-l-eau/73-efficacite-d-utilisation-de-l-eau-par-les-plantes-en-fonction-de-leur-metabolisme-photosynthetique

 

Quand il s'agit de cultures pluviales (non irriguées) le sol est un réservoir qui stocke les pluies et dans lequel les plantes s'alimentent. En le faisant, elles ne "consomment" pas d'eau du réseau d'adduction, mais elles réduisent l'alimentation en eau des nappes phréatiques (le drainage).

 

Quand il s'agit de cultures irriguées, l'eau d'irrigation contribue, en tout ou partie, à la transpiration des plantes.

 

Beaucoup de cultures ne sont pas envisageables sans irrigation sous nos climats, même avant le changement climatique. Si on n'avait que des cultures pluviales, on n'aurait aucune production de fruits et légumes l'été et l'automne. Essayez de faire un jardin sans arroser... c'est possible, mais au prix d'une production en chute libre et quasi nulle en été et automne.

 

L'irrigation est donc en soi indispensable, et surtout en zone à été sec, comme la zone méditerranéenne.

 

Donc l'agriculture consomme 60% de l'eau, certes, mais l'agriculture n'a pas vraiment le choix. Sinon, il faut renoncer à beaucoup de production (légumes frais en été et à l'automne), et souvent, semer sans récolter, ce qui est en soi impossible à défendre. L'irrigation est surtout une assurance contre les aléas pluviométriques.

 

Par contre, il existe des cultures irriguées plus contestables : les cultures fourragères notamment (maïs ensilage, essentiellement). Elles sont quasi inexistantes dans notre région, mais très importantes dans d'autres zones (sud-ouest, ouest, centre, nord).

 

Tout cela pour dire que certes, l'agriculture "consomme" beaucoup d'eau, mais qu'elle n'a pas vraiment le choix.

 

Donc la sobriété dans les usages de l'eau, c'est bien sur les autres usages de l'eau qui faut surtout la mettre en place. Les agriculteurs irriguent parfois pour rien (quand une pluie inattendue survient après une irrigation) mais l'eau leur coûte cher (et l'énergie de pompage), et donc il n'irriguent pas pour le plaisir d'irriguer. Certains exagèrent l'irrigation sur certaines cultures de forte rente (vignes, arbres fruitiers), mais ces pratiques sont en diminution. Donc certes l'agriculture peut être un peu plus sobre en consommation en eau, mais dans des limites assez faibles.

 

Une méthode pour l'agriculture d'être sobre en eau consiste à limiter l'évaporation du sol, qui ne participe pas à la photosynthèse. Mais pour cela il faut des paillages, soit plastiques, soit organiques (mulch de copeaux de bois par exemple) souvent à base de biomasse (donc qui ont consommé de l'eau pour être produits). Mettre en place des paillages coûte cher, et a une durée limitée. La méthode traditionnelle en aridoculture consiste à travailler en permanence le sol mécaniquement, pour éliminer toutes les mauvaises herbes (qui consomment de l'eau) et créer une discontinuité dans le sol qui réduit l'évaporation du sol. Mais ces pratiques détruisent la matière organique des sols. Rien n'est simple, et il n'y a pas de recettes pour "produire sans eau" en agriculture. En agroécologie, on préconise beaucoup de cultures intermédiaires pour garder le sol couvert en permanence, et ces cultures consomment de l'eau. Elles permettent de limiter le ruissellement, d'améliorer l'infiltration des pluie, et d'améliorer la capacité de rétention en eau du sol, mais c'est effet est très long à mettre en place, il faut des décennies. A court terme... cela rend l'agriculture encore plus dépendante de l'irrigation.

 

 

 

250 kg/an : c'est la quantité de nourriture gaspillée par personne et par an, en moyenne, dans les pays du bassin méditerranéen

80% : c'est la part des terres dégradées sur la rive sud de la Méditerranée

30% : c'est la part d'eau utilisée issue de source non durable au Maghreb

136 km3/an: c'est la quantité nette d'eau « virtuelle » importée en Méditerranée sous forme de produits alimentaires

63 millions : c'est le nombre de riverains de la Méditerranée à nourrir en plus d'ici 15 ans

290 millions : ce serait le nombre de personnes de la rive Sud en pénurie d'eau (<500m3/habitant) en 2050 (64 millions aujourd'hui)

 

 

Chiffres appliqués à un jardin amateur :

1000 m3 par an d'eau transpirée pour produire l'alimentation d'une personne (= 365 j x 2700 kCal= 1 million de Kcal/an / personne à produire), donc grosso modo,

il faut faire transpirer 1 millions de litres d'eau par an pour nourrir une personne,

 =  1 litre d'eau transpirée pour produire 1 Kcal végétale.

 

1 tomate dans un jardin = 150 g :

20 g de Matière sèche, soit 100 Kcal: il a donc fallu 100 litres transpirés pour produire une tomate !

130 g d'eau. Donc pour produire 1 g d'eau dans la tomate, il a fallu 100 litres/130= 600 g.

Il faut donc faire transpirer 600 g d'eau pour en retenir 1 g dans le fruit

 

Un jardin intensif produit environ 3 kg de produits frais au m² = 500 g de MS = 2000 Kcal/m²/an. Il faudrait donc 500 m² par an pour nourrir une personne. Un hectare intensif  peut nourrir 20 personnes

Donc, il faut faire transpirer 2 000 litres d'eau/m², donc arrosage + pluie = au moins 3 000 mm apportés en 6 mois de cycle végétatif = 500 mm par mois consommés par le jardin = 16 mm/jour !  

 

Un jardin intensif (3 kg de produits frais récoltés par m² et par an) consomme donc, en été, 16 litres/m²/jour (si la réserve du sol est faible, il faut donc apporter au moins 10 litres /m2/jour.



26/04/2020
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